
Jean-Antoine CHAPTAL
(1756-1832)
Chimiste, industriel, académicien des sciences, homme politique,
premier président de la Société d'Encouragement pour l'industrie nationale
Né à Nojaret près de Mende (Lozère), docteur en médecine de la Faculté de Montpellier, Jean-Antoine Chaptal se forme à la chimie à Paris. Il ouvre à Montpellier en 1780 un cours de chimie, et dès 1782 il se lance dans l'aventure industrielle comme fabricant de produits chimiques, avec un rapide succès. Il imagine ou améliore de nombreux procédés industriels, dont la fabrication de l'alun, le blanchiment du coton, la vinification et le sucrage des vendanges avec son procédé dit de chaptalisation.
Nommé par Bonaparte ministre de l'Intérieur en novembre 1800, il se trouve en charge d'un très vaste champ de compétences civiles. Il s'emploie à réorganiser et à réformer de nombreux établissements publics ; il s’attache surtout à consolider la législation économique dans un sens libéral, et à relancer les activités économiques au sortir de la Révolution. Il quitte son ministère en août 1804, est nommé sénateur de l’Empire, et devient même sous les Cent-Jours, ministre d’Etat chargé du commerce ; il est nommé Pair de France sous la Restauration et conservera ce titre sous la Monarchie de Juillet.
Nommé à l’Institut, dès sa création en 1795, dans la classe des sciences physiques et mathématiques, il exerçe sur la science française de son temps une autorité morale incontestable. Il joue également un rôle d’expert influent des questions économiques et techniques : il mène sur son domaine de Chanteloup, près d'Amboise, acquis en 1802, des essais sur la fabrication du sucre de betterave et convainc l'Empereur de l'intérêt de ce produit de substitution ; il exerce parallèlement son activité industrielle de fabrication de produits chimiques dans la région parisienne. Sa triple expérience de savant, d'industriel et de ministre transparaît dans l'ampleur de vues de son ouvrage d'économie politique publié en 1819, De l'industrie française, qui marque sa volonté de défendre le libéralisme et l’héritage législatif de la Révolution dans le domaine économique.
Elu président de la Société d'Encouragement lors de sa fondation en novembre 1801, il conçoit la nouvelle institution comme un lien entre le pouvoir politique, qui doit rester en charge de l’animation économique, et le monde de l’entreprise, dont il ne faut pas brider l’initiative, par l’intermédiaire d’experts chargés d’évaluer les nouveaux procédés et les nouveaux produits, avant de les diffuser. Il reste président jusqu'à sa mort, veillant à l’entrée au conseil de la Société de nouveaux talents, jeunes savants et ingénieurs prometteurs, comme Jomard, Francoeur, Thenard, Olivier, Dumas ou Payen.
Pour en savoir plus : Chaptal.pdf
Portrait exécuté à la demande de la Société en 1835, par Jacques-Charles Bordier-Dubignon, peintre d’histoire, et membre du conseil de la Société, Ce portrait, offert par l’artiste, est une copie de celui exécuté en 1824 par Gros, un de ses maîtres et un ami proche ; le tableau de Gros est aujourd’hui au musée de Cleveland.