Claude-Anthelme COSTAZ (1769-1858)
Économiste, haut-fonctionnaire, secrétaire de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale
La date d’exécution et l’auteur du tableau sont inconnus ; on peut penser qu’il entre dans le même programme iconographique que celui des tableaux précédents : il symbolise à la fois le travail d’administration nécessaire à l’institution, et l’homme de cabinet qui théorise le rôle de l’Etat dans l’économie.
Claude-Anthelme Costaz naît dans le Haut-Bugey, dans une famille de paysans aisés. Après des études au collège de Belley, il rejoint son frère aîné Louis, mathématicien et ingénieur, à Paris. Pendant la Révolution, il occupe plusieurs postes dans les commissions chargées des questions industrielles et techniques.
En novembre 1800, lorsque Chaptal devient ministre de l’Intérieur, Costaz est nommé chef du bureau des Arts et Manufactures. Il applique alors la politique économique et industrielle du ministre, souvent en collaboration avec son frère. Ensemble, ils favorisent la libre-entreprise, la concurrence intérieure et la propriété industrielle. Ils légifèrent également sur les mines, le travail et le système protectionniste. De plus, ils encouragent l’introduction de nouvelles machines et de procédés dans les entreprises françaises.
Après le départ de Chaptal en août 1804, Costaz reste en fonction. Dès 1806, il gère la politique d’autarcie imposée par Napoléon dans le cadre du blocus continental, d’abord au ministère de l’Intérieur, puis au ministère du Commerce et des Manufactures à partir de 1812. Hostile, comme son frère, au retour des Bourbons, il se retire en 1815. Par la suite, il défend l’œuvre de la Révolution et de l’Empire dans la législation économique. En 1818, il publie Histoire de l’administration… de l’agriculture, des arts utiles, du commerce, des manufactures, des subsistances, des mines et des usines. Réédité deux fois, cet ouvrage devient une référence majeure du XIXe siècle sur le rôle de l’État dans une économie libérale.
Dès 1802, Chaptal le nomme secrétaire-adjoint de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale. Costaz devient alors la cheville ouvrière de l’institution pendant 43 ans. Il organise les réunions, coordonne les dirigeants et veille au respect des règles jusqu’à son départ en 1845.