Jean-Antoine CHAPTAL (1756-1832)
Chimiste, industriel, académicien des sciences, homme politique, premier président de la Société d’Encouragement pour l’industrie nationale
Portrait exécuté à la demande de la Société en 1835, par Jacques-Charles Bordier-Dubignon, peintre d’histoire, et membre du conseil de la Société, Ce portrait, offert par l’artiste, est une copie de celui exécuté en 1824 par Gros, un de ses maîtres et un ami proche ; le tableau de Gros est aujourd’hui au musée de Cleveland.
Jean-Antoine Chaptal naît à Nojaret, près de Mende (Lozère). Il devient docteur en médecine à la Faculté de Montpellier et se forme à la chimie à Paris. Ensuite, en 1780, il ouvre à Montpellier un cours de chimie. Dès 1782, il se lance dans l’industrie comme fabricant de produits chimiques et rencontre rapidement un grand succès. Par ailleurs, il invente ou améliore de nombreux procédés industriels, comme la fabrication de l’alun, le blanchiment du coton, la vinification et la chaptalisation du vin.
En novembre 1800, Bonaparte le nomme ministre de l’Intérieur. Ainsi, Chaptal supervise un vaste champ de compétences civiles. De plus, il réorganise et réforme de nombreux établissements publics. Il consolide également la législation économique dans un sens libéral et relance les activités économiques après la Révolution. Il quitte le ministère en août 1804, devient sénateur de l’Empire et, sous les Cent-Jours, ministre d’État chargé du commerce. Ensuite, sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, il est nommé Pair de France.
Chaptal rejoint l’Institut dès sa création en 1795, dans la classe des sciences physiques et mathématiques. Par conséquent, il exerce une autorité morale incontestable sur la science française. Par ailleurs, il dirige des expériences sur la fabrication du sucre de betterave sur son domaine de Chanteloup, près d’Amboise, acquis en 1802. Il convainc l’Empereur de l’intérêt de ce produit de substitution. Ensuite, il poursuit ses activités industrielles dans la région parisienne. Sa triple expérience de savant, d’industriel et de ministre se reflète dans son ouvrage De l’industrie française (1819), où il défend le libéralisme et l’héritage législatif de la Révolution.
Élu président de la Société d’Encouragement à sa fondation en novembre 1801, Chaptal conçoit l’institution comme un lien entre le pouvoir politique et le monde de l’entreprise. De plus, il veille à l’évaluation et à la diffusion des nouveaux procédés et produits par des experts. Enfin, il reste président jusqu’à sa mort, intégrant au conseil de jeunes talents tels que Jomard, Francoeur, Thenard, Olivier, Dumas et Payen.