220 années au service de l’innovation et des progrès de l’économie nationale

Le 31 octobre 1801 (9 brumaire an X), un petit groupe d’hommes venus d’horizons divers, savants, hauts fonctionnaires, experts techniques, banquiers, entrepreneurs et esprits « éclairés » au sens du XVIIIe siècle, se réunit en présence du Premier Consul, Bonaparte, à la préfecture de la Seine alors place Vendôme, sous la présidence du grand chimiste et industriel Jean Antoine Chaptal , ministre de l’Intérieur, pour créer officiellement la Société d’encouragement pour l’industrie nationale.
Ses fondateurs ne sont « certains que de leur bonne volonté » ; certains doutent même de la réussite de l’entreprise. Pourtant, deux-cent-vingt années plus tard, la Société est toujours vivante et l’esprit de ses fondateurs toujours présent. C’est ce long parcours que la commission d’histoire voudrait retracer brièvement ici en s’appuyant sur ses recherches dans les fonds patrimoniaux d’archives et d’imprimés de la Société, qu’elle a la charge de gérer et qui sont désormais officiellement classés.
Une institution originale créée sous le patronage de Bonaparte
Cette création intervient alors que le Premier Consul Bonaparte entend remettre en ordre le pays au sortir de la période révolutionnaire. Il a assigné à Chaptal la tâche de relancer son économie et de lui donner les cadres indispensables à son développement. La Société d’encouragement pour l’industrie nationale est conçue comme une institution originale, qui associe l’initiative privée et l’initiative publique. ► Lire la suite...
Une référence et un modèle
La notoriété de la Société va s’étendre très rapidement, du fait de sa politique active de communication. Elle va apparaître comme une institution de référence, notamment auprès des pouvoirs publics et comme un modèle pour des sociétés qui se créent ultérieurement. ► Lire la suite..
Une structure conçue pour l’efficacité
Pour assurer sa mission, le conseil de la Société est divisé en comités spécialisés, dont le nombre et le domaine qu’ils couvrent évoluent en fonction des besoins. Leur travail repose sur la démarche rigoureuse et les qualités d’expertise de leurs membres. ► Lire la suite..
Des formes d’activité qui vont évoluer au fil des 220 ans
Les formes du soutien que la Société d’encouragement pour l’industrie nationale a toujours apporté à l’innovation vont changer au fil des décennies, en relation avec le souci constant d’utilité et d’efficacité qui la conduit à employer les moyens les plus appropriés : vont se succéder quatre temps, chacun marqué par une présidence emblématique, ayant sa vision particulière de la mission de la Société et sa démarche spécifique.
Un encouragement multiforme dans la première moitié du XIXe siècle :
L’activité de la Société dans la première moitié du XIXe siècle est marquée par l’impulsion que lui donne la longue présidence de Chaptal, dans le contexte de la première industrialisation. L’enjeu est d’introduire en France des procédés ou des fabrications de produits peu ou mal connus et, parallèlement, d’inciter les entrepreneurs français à améliorer et développer leurs propres productions ; l’encouragement s’étend donc à de multiples domaines. ► Lire la suite..
La pratique de la science industrielle dans la seconde moitié du XIXe siècle :
Les débuts de la deuxième industrialisation, dans la seconde moitié du XIXe siècle, coïncident avec la longue présidence de Jean-Baptiste Dumas et le renouvellement des comités avec l’arrivée de nouvelles personnalités, savants et ingénieurs : la démarche de la Société va devenir moins globale avec la promotion de la science industrielle, c’est-à-dire d’avancées scientifiques, notamment en chimie et en physique et de leurs applications à différents domaines de l’activité productive. Dumas veut également marquer le rayonnement de la Société par la construction d’un Hôtel de l’industrie, centre de représentation et d’animation, ainsi que par une politique de grandes récompenses. ► Lire la suite..
Le soutien à l’entreprise « moderne » dans la première moitié du XXe siècle :
Dans la première moitié du XXe siècle, alors que la deuxième industrialisation s’amplifie encore, la Société d’encouragement est confrontée à des évolutions, voire à des bouleversements du contexte économique, social et politique qui obligent l’industrie française à des adaptations parfois difficiles. A l’initiative, notamment, d’Henri Le Châtelier, un de ses présidents du début du siècle, ainsi que de celle d’autres ingénieurs des grands corps de l’Etat, elle va promouvoir de manière active un modèle d’entreprise « moderne », c’est-à-dire organisée rationnellement, informée, innovante et capable de saisir les changements. ► Lire la suite..
Le suivi d’une économie en pleine transformation dans la seconde moitié du XXe siècle
Les difficultés successives de la crise des années 1930, de l’Occupation et de l’inflation d’après-guerre touchent durement la Société sur le plan matériel comme sur celui de son rayonnement. Son relèvement après 1945 va s’opérer rapidement grâce à l’action d’une succession de présidents très actifs, venus des milieux de la haute administration économique, de l’ingénierie et de l’industrie, dont Albert Caquot est le plus notable. A leur initiative, la Société va s’attacher à suivre les aspects de la reconstruction, puis de l’expansion des Trente Glorieuses, avant de réfléchir, à partir des années 1970, sur les finalités de la croissance et de remettre en question certains de ses modes de fonctionnement. ► Lire la suite..
Un renouvellement et un élargissement des domaines d’activité depuis la fin du XXe siècle
A la fin des années 1980, émerge, au sein de la Société d’encouragement, une interrogation sur sa place dans le dispositif des sociétés savantes : elle conduit d’abord à une remise en question de la politique de communication et de valorisation qu’elle avait suivie jusqu’alors, puis à une redéfinition du rôle et des missions de la Société. ► Lire la suite..
Des thèmes récurrents sur la longue durée
Certains thèmes paraissent traverser le temps long de la Société d’Encouragement. Parfois éloignés de ce que nous considérons comme des préoccupations productives, mais impliquant pour leur résolution la science et la technique, ils peuvent correspondre à ce désir d’utilité sociale qu’exprimaient ses fondateurs, mais aussi à des questions plus fondamentales. ► Lire la suite..
Polyvalence et adaptabilité : les maîtres-mots de la Société
Tous ces domaines illustrent, au long des deux-cent-vingt années qui viennent de s’écouler, la polyvalence de l’activité de la Société d’encouragement à l’industrie nationale. Ses évolutions successives témoignent de sa capacité à d’adapter à un environnement changeant. Cette largeur de vue et cette souplesse auront été deux caractères que ses créateurs n’auraient pas reniés, eux qui avaient l’ambition d’appréhender « toutes les branches de l’industrie humaine ». ► Lire la suite..
La commission Histoire,
Juin 2021