Une référence et un modèle

L’importance du bulletin
D’emblée, Chaptal avait voulu que la Société ait une envergure nationale, conforme à son qualificatif : elle publie, à partir de l’automne 1802, un Bulletin illustré de multiples dessins techniques et comprenant les comptes rendus de ses activités, des rapports sur les procédés et les produits qu’elle étudie, des articles techniques de référence, des bibliographies, des listes de brevets enfin. Ce Bulletin est diffusé dans l’ensemble du pays comme à l’étranger.
« Le premier volume du Bulletin de la Société d’encouragement (an XI/sept. 1801 – sept 1802) ». Bulletin de la Société d’encouragement, vol. 1, an XI, h.t..
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Une institution de référence
Dans la continuité du projet initial, la Société d’encouragement pour l’industrie nationale garde durablement un rôle actif de conseil auprès des pouvoirs publics qui lui reconnaissent rapidement une place éminente – elle est la première association civile non caritative à être reconnue d’utilité publique en 1824. Ils la consultent régulièrement sur les questions les plus importantes de propriété industrielle, de droits de douane, de reconstruction industrielle après les deux conflits mondiaux, comme en 1919 sur les clauses économiques des traités de paix. Ainsi que Chaptal l’avait souhaité, elle sait rester proche des attentes des milieux professionnels avec lesquels elle entretient des relations étroites.

« La reconnaissance d’utilité publique de la Société d’encouragement (21 avril 1824) ». Extrait de l’ordonnance royale approuvant les statuts de la Société. Bulletin de la Société d’encouragement, vol. 23, 1824, p. 101-102.
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Une institution modèle
Sur son modèle se créent en France et en Europe des sociétés réunissant, comme elle, des experts scientifiques et techniques au service du développement économique par le soutien à des projets d’innovation concrets : c’est en particulier le cas des sociétés industrielles qui apparaissent à partir des années 1800 dans les principaux centres économiques du pays, la plus ancienne étant celle de Mulhouse, apparue en 1826.
Un cluster de sociétés savantes
Souhaitant constituer un puissant réseau, la Société d’encouragement pour l’industrie nationale accueille par la suite dans son hôtel de Saint-Germain-des-Prés les premières sociétés spécialisées comme celles de chimie ou de physique. Elle collabore constamment avec ces dernières et avec des sociétés qu’elle a contribué à créer, comme celle de photographie, ou avec des sociétés professionnelles, comme celle des ingénieurs civils. Elle devient même dans les années 1920 le moteur de la Fédération des sociétés savantes, leur organe représentatif auprès des pouvoirs publics. Ses liens avec l’Académie des sciences, marqués dès les premiers temps, resteront durablement très étroits, ne serait-ce que par la double appartenance d’une grande partie de ses principaux dirigeants.