
Gustave Eiffel (1832-1923)
Ingénieur centralien, scientifique, grand capitaine d’industrie
Sorti en 1855 de l'École centrale des arts et manufactures, Gustave Eiffel commence sa carrière dans la construction métallique. Il se met à son compte à partir de 1864, en tant qu'ingénieur constructeur.
Le jeune entrepreneur va réaliser toute une série de perfectionnements qui intéressent à la fois la science de l'ingénieur et l'art du constructeur, et qui ont notablement contribué au développement de l'industrie française.
Il se surpasse par la rigueur extrême de ses projets, conçus tous pièce par pièce dans ses ateliers pour être ensuite simplement assemblés sur les chantiers, et par les innovations techniques qu’il développe et perfectionne - comme le montage en porte-à-faux et le « lançage » de la travée centrale entre deux piles de pont - qui rendent également ses ouvrages plus rapides à construire et plus économiques.
Il accumule les grand projets complexes dans les années 1870-1880 : des gares, des ponts et aussi l’ossature de la Statue de la Liberté à New York, œuvre du sculpteur Bartholdi.
Des constructions Eiffel plus modestes mais très lucratives – prêtes à être assemblées « avec moins de 12 hommes » – se retrouvent également aux quatre coins du monde – Vietnam, Bolivie, Algérie, Java...
A l’occasion de l’exposition universelle de 1889, il conçoit La tour Eiffel avec l'aide de deux de ses principaux collaborateurs Maurice Koechlin et Émile Nouguier, ainsi qu’avec la collaboration de l’architecte Stephen Sauvestre. Le projet sera financé par Gustave Eiffel lui-même, à hauteur de 80% en contrepartie d'une concession d'exploitation initiale de 20 ans. Cette tour de 300 mètres est un pari technique pour l’époque. Elle est construite en 36 mois, dont 5 mois pour les fondations et nécessita la pose de 2 500 000 rivets.
Au début des années 1890, Gustave Eiffel est mêlé bien malgré lui aux déboires du canal de Panama, pour lequel il avait conçu les écluses géantes. Il choisit de se consacrer désormais, et jusqu’à sa mort, à d’importantes recherches, notamment météorologiques et aérodynamiques.
Pour garantir la pérennité de la Tour Eiffel et prouver son utilité, il fait installer en 1889 un laboratoire météorologique à son sommet.
Passionné par l’aérodynamique – Gustave Eiffel a lutté dans tous ses ouvrages contre la force des vents – il fait construire au Champ de Mars, en 1909, une soufflerie où furent effectuées les premières recherches sur les profils d'ailes d'aéroplanes, puis sur des modèles d’avions complets. La soufflerie Eiffel sera par la suite déplacée dans le 16ème arrondissement où elle fonctionne encore.
Gustave Eiffel a été membre de la Société d’Encouragement
Pour en savoir plus :
Dans le Bulletin de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale
► RAPPORT présenté par M. SCHLEMMER, au nom du comité des constructions et des beaux-arts, sur les NOUVEAUX PONTS PORTATIFS ÉCONOMIQUES DU SYSTÈME G. EIFFEL, Bulletin SEIN 84e année. 3e série, tome 12 (1885)
► NOTE SUR LA TOUR EIFFEL à l’occasion de l’exposition universelle de 1889, Bulletin SEIN 87e année. 4e série, tome 3 (1888)
► MONTAGE DE LA TOUR EIFFEL, PAR M. EMILE NOUGUIER, INGÉNIEUR EN CHEF DES ÉTABLISSEMENTS EIFFEL Bulletin SEIN 90e année. 4e série, tome 6 (1891)
► COMMUNICATION SUR L’ŒUVRE AERODYNAMIQUE DE GUSTAVE EIFFEL, par le lieutenant-colonel Paul RENARD (Compte rendu de la séance publique du 8 juin 1929) VII-VIII-IX 675, Bulletin SEIN 1929. 1er et 2e semestre (1929)
►Gustave Eiffel se limite-t-il à sa tour ? par Bertrand Lemoine, président du Comié Constructions et Beaux-arts, France-Culture, 16 septembre 2021