Un industriel, inventeur, banquier, politique français et collectionneur.
Doué d’une vive intelligence, d’une grande curiosité et d’un altruisme remarquable
Natif de Lyon, ayant reçu une éducation libérale, Benjamin Delessert entre à l'Ecole d'Artillerie de Meulan. Il interrompt bientôt sa carrière militaire pour prendre la direction de l'affaire de banque fondée par son père, à laquelle il donne une remarquable extension. Nommé régent de la Banque de France à moins de 30 ans, il occupe cette fonction jusqu'à sa mort.
Il est au nombre des grands banquiers parisiens qui, à l'époque napoléonienne, s'engagent activement, par leurs investissements, dans l'industrialisation naissante. En 1801, il fonde une filature de coton à Passy et compte parmi les principaux fondateurs de la Société d'Encouragement.
S'inspirant ensuite des résultats obtenus en Prusse et en Silésie, il entreprend des essais en vue d'extraire le sucre de la betterave, dans le contexte du Blocus continental instauré en 1806 qui incite à rechercher des substituts au sucre de canne produit par les Iles françaises. Ses objectifs sont atteints en 1812. L'Empereur, auquel il avait fait remettre un pain de sucre, se rend à l'usine de Passy pour le décorer de la croix d'honneur et le nomme Baron. Dès l'année suivante, 334 sucreries de betteraves couvriront la moitié des besoins.
Il a également attaché son nom à des œuvres de bienfaisance, il crée les Soupes populaires. Il participe à la création des Caisses d'Epargne et de Prévoyance en vue de secourir les plus démunis. Il est l'un des principaux membres de la Société philanthropique et l'un des fondateurs de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale. Fervent propagateur de l'instruction primaire, il est le patron des salles d'asile. Surnommé le « père des ouvriers », il lègue 160 000 francs à la Caisse d'épargne, à charge de donner des livrets de cinquante francs à trois mille ouvriers choisis chaque année.
Il siège pendant 25 ans à la Chambre des députés, dont il est deux fois élu vice-président. Il se bat pour améliorer les conditions des malades dans les hôpitaux et pour l’abrogation de la peine de mort.
Benjamin Delessert est également élu membre libre de l'Académie des sciences en 1816. Botaniste amateur et collectionneur acharné, sa fortune lui permet d’acheter de grands herbiers et des collections de coquillages. Il a formé de magnifiques collections botaniques et conchyliologiques.
POUR EN SAVOIR PLUS
RAPPORT fait par le C. Delessert, au nom d’une commission spéciale, sur le poêle du C. Conté
1818 Création de la première Caisse d’Epargne à Paris
Tout premier organisme de dépôt ouvert à tous, sans exclusive d’âge, de sexe ou de fortune, elle constitue une innovation majeure dans le monde de l’époque Elle propose, avec le livret A , un placement à vue, garanti et rémunéré. Création philanthropique, elle a pour ambition de changer l’homme et de résoudre la question du paupérisme grâce au « bon usage de l’argent ».